mercredi 21 juillet 2010

Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, me trottait dans la tête l’idée d’écrire un article sur les méthodes d’accostement (un petit néologisme pour la route) ou de drague (soit dit en passant gravement pathétiques) des mâles en chaleur de Paris et sa région, sujet auquel il est important de s’intéresser quand on sait tout ce que l’on peut recencer comme exemples flagrants.

Pour m’adonner à ce périple, rien de plus simple. Par ici, pas besoin d’être un canon de la beauté ou de ressembler à Marion Cotillard pour être victime de tels comportement saugrenus. Il suffit d’être un temps soit peu féminine et de gambader dans la rue pour se faire héler ou interpeller.

Je ne sais pas si c’est le destin (de Lisa) qui a voulu ça, mais aujourd’hui, alors que je suis descendue de mon immeuble avec l’idée d’écrire sur le sujet, sans doute au summum de ma beauté extraordinaire (qui n’est pas mise à profit dans ma classe puisque malheureusement dénuée d’homme), je fais quelques pas et deux jeunes gens âgés d’à peine 15 ans se mettent à me dire « hey t’es trop belle ». Comme je suis une grosse conne et que tout le monde le sait et que je ne cesse de le revendiquer, je ne prends pas la peine de leur répondre ou de leur dire merci (ba quoi je vais pas dire merci) et ces deux petits enfoirés, blessés dans leur amour propre, de me répondre « nan mais en fait t’es trop moche mouahahaha ». Ouai genre en fait t’es trop véner parce que je t’ai méchamment crampé, hein mon petit.

Et le type (enfin un des deux) rajoute « on voit ton cuuuuuuul, on voit ton cuuuuuul » en espérant que je me retourne. Je vois pas comment on pouvait voir mon cul étant donné que j’avais un trench. J’ai tout de même douté un instant du fait que j’avais une jupe non des plus longues et puis non, ce n’était pas possible.

Je continue donc mon périple, j’ai encore droit à un « t’es trop belle » de la part d’un scootereux qui attendait devant la pharmacie (je crois que ma frange a un effet hormonal, à moins que ce soit mon vernis rouge que j’ai ressorti du placard). Bref, pas de dépassement de soi de la part de ces garçons qui n’ont pas cherché à faire dans l’original.

Mais, et là ça devient plus intéressant, j’ai relevé moult autres façon d’accoster une nana par chez moi.

Celle qui revient le plus souvent actuellement, que je sois rue de Rivoli ou dans le centre ville de Noisy le Sec, est grandement inspirée d’un certain Tarkan, qui nous avait ravi les oreilles autrefois avec son fabuleux tube interplanétaire nommé « Kiss Kiss ». Si vous vous souvenez de cette merveille musicale, vous n’aurez sans doute pas oublié les fameux bisous qu’on entendait après le « hamlakebidasnaahahaha, hamlakebinasnoubenaahahahaha ». C’est donc ce que l’on peut appeler un dubble poutou.

Et bien maintenant, pour faire comprendre aux filles qu’elles leur plaisent, les damoiseaux utilisent cette méthode fantastique, du moins c’est celle à laquelle j’ai été conviée plusieurs fois. Des mecs tout à fait respectables se mettent soudainement la bouche en cul de poule et use à outrance de ce phénomène, pensant que ça les rend plus séduisants à mes yeux.

On a plus simplement la méthode du « hey silteplé madmoizelle t’as pas l’heure sur toi ? ». Donc je regarde ma montre et je vois que ce pauvre type a son portable dans la main, donc je me vois dans l’obligation de lui répondre « t’as l’heure sur ton portable si je ne m’abuse ». « Ah ouai mais en fait t’es trop belle t’es la plus belle femme du monde fallait que je te le dise ton copain doit être trop content, préviens moi quand il te quitte je t’attendrai ».

Ok ba lave toi les dents au préalable et rachète toi une gueule, on verra ce que je peux faire pour toi par la suite.

Ensuite qu’est ce que j’ai d’autre en magasin ? Le clochard qui vient me demander une pièce de 1 ou 2€, un ticket resto ou un ticket de métro, pour enfin me dire « nan mais c’est pas grave parce que t’es magnifique » (suivi encore une fois de ton copain doit être super content et préviens moi par la suite etc etc …). Tu risques d’attendre un petit bout de temps mon ami seudeufeu.

Plus simplement dans le train (pas dans le métro, j’sais pas pourquoi), y’a le mec qui t’a cramé quand il est arrivé et qui s’assoit l’air de rien à côté de toi, qui doit prendre sur lui pendant 2 minutes parce qu’on voit qu’il se concentre et qu’il devient un peu rougeaud, puis soudain, dans un élan d’audace, te sort avec un air faussement cool, un « euh salut, on peut discuter ». « Ba en fait là je lis, puis j’ai pas trop envie ». « Nan mais c’est pas grave on fait connaissance quand même euh tu vois quoi ».

Dans mon immense bonté je commence à parler au type en question. Il te demande (et ce de manière très précise et hiérarchisée) : ton nom, ton âge, ce que tu fais, le style de musique que t’écoute. Pour prouver à quel point je me désintéresse totalement du mec je réponds à ses questions (il se peut d’ailleurs souvent que je m’appelle Manon) mais ne lui dis jamais « et toi ». Le mec, toujours pas abattu par tant d’égoisme de ma part, continue quand même son petit bonhomme de chemin en ma compagnie, pendant que mon Ipod est en pause et ne demande qu’une chose, reprendre lui aussi la piste sur laquelle il s’était arrêtée. Arrivés à notre terminus, il finit par prendre son courage à deux mains et me dire « et euh sinon t’as un numéro de euh téléphone ? ». « Ouai j’en ai un mais je pense pas que mon copain apprécie vraiment ça ». « Putain mais pourquoi tu m’as pas dit tout de suite que t’avais un copain ». « Ba tu me l’as pas demandé, j’ai pas vu l’intérêt de le dire ». « Rahh mais je t’aurais jamais parlé sinon ». « Ah ba c’est con ». Et le mec se barre limite en courant tellement il s’est mis minable.

Je tiens à préciser que toutes les situations mentionnées ci-dessus se sont déroulées en présence de gros laidrons atteints d’un fort taux de mocheté infâme, ne vous attendez pas à un sosie de Paolo Nutini mais plutôt à un sosie de Faf Larage, et ce en bien foiré (alors imagine ce que ça donne Faf Larage en foiré).

Sinon ce soir, sur le chemin du retour après une dure journée de fac, un vieux d’une 65aine d’années, armé de sa clope, m’a dit « Bonsoir ». Je ne le connaissais bien sûr ni d’Eve ni d’Adam. Voilà une méthode plus classe pour accoster, prenez en de la graine. Simple, clair, efficace et qui n’engage à rien. La preuve, je lui ai pas répondu.

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